A partir de combien de degrés faut-il se faire traiter de la maladie de Lapeyronie ?

La maladie de Lapeyronie est une affection urologique qui touche de nombreux hommes et peut avoir un impact significatif sur leur qualité de vie, notamment sur leur sexualité. Pourtant, une question revient fréquemment chez les patients : à partir de quel degré de courbure doit-on envisager un traitement ? Faut-il se baser sur une mesure précise, comme un certain nombre de degrés de déviation, ou est-ce que ce sont les symptômes et le ressenti personnel qui doivent guider la décision ?

Je suis le Dr Sébastien Beley, urologue et andrologue à Paris, et dans cet article, je souhaite vous apporter des réponses claires et nuancées sur ce sujet. Mon but est de vous aider à comprendre que le traitement de la maladie de Lapeyronie ne se réduit pas à un simple chiffre, mais qu’il s’agit surtout d’une prise en charge globale centrée sur votre ressenti, vos difficultés, et la manière dont cette maladie affecte votre vie intime et psychologique.

Comprendre la maladie de Lapeyronie : au-delà du chiffre

La maladie de Lapeyronie se caractérise par la formation d’une plaque fibreuse dans le tissu érectile du pénis, provoquant une courbure anormale lors de l’érection. Cette déformation peut varier en intensité, allant de quelques degrés à des courbures sévères dépassant parfois 90 degrés. Il est naturel, dans un premier temps, de penser que plus la courbure est importante, plus le traitement est nécessaire.

Cependant, la réalité est plus complexe. La décision de traiter ne se base pas uniquement sur le nombre de degrés de déviation, mais sur l’impact que cette déformation a sur votre vie. En effet, certains hommes avec une courbure modérée peuvent ressentir une gêne psychologique intense qui affecte profondément leur vie sexuelle et leur confiance en eux. À l’inverse, d’autres avec une déformation plus marquée peuvent continuer à avoir une sexualité satisfaisante sans ressentir le besoin d’un traitement immédiat.

Cette variation individuelle est essentielle à prendre en compte. On ne traite pas un chiffre, on traite un homme, ses attentes, ses difficultés, et surtout son ressenti.

Quand faut-il envisager un traitement ?

Le critère principal pour décider de débuter un traitement est donc la qualité de vie affectée, notamment sur le plan sexuel et psychologique. Voici quelques éléments qui peuvent indiquer la nécessité d’une prise en charge :

  • Gêne ou douleur lors de l’érection : Si la courbure provoque une douleur ou rend l’érection difficile voire impossible, un traitement peut être envisagé pour améliorer le confort.
  • Impact sur la sexualité : Si la déformation empêche la pénétration ou provoque une difficulté à maintenir une érection suffisante pour un rapport sexuel satisfaisant, cela justifie une consultation et un éventuel traitement.
  • Retentissement psychologique : La maladie peut provoquer un stress, une anxiété, une perte de confiance en soi, voire un repli sur soi. Si cela affecte votre bien-être mental, c’est un signe qu’il faut en parler et envisager une prise en charge globale.
  • Relations avec le partenaire : Si vous éprouvez de la gêne à vous montrer nu devant votre partenaire ou à avoir des rapports sexuels, il est important d’en discuter avec un professionnel pour trouver des solutions adaptées.

Il n’existe donc pas de seuil universel en degrés à partir duquel on doit se faire traiter. Le plus important est d’écouter votre corps et votre ressenti, et de discuter ouvertement avec un urologue spécialisé.

Quels types de traitements sont disponibles ?

Une fois la décision prise de traiter la maladie de Lapeyronie, plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées, selon la sévérité de la déformation, la phase de la maladie, et les préférences du patient.

Traitements médicaux non invasifs

Pour les cas modérés ou en phase initiale, des traitements moins invasifs peuvent être proposés :

  • Injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : Cette technique vise à stimuler la cicatrisation et la régénération des tissus. Elle peut aider à réduire la plaque fibreuse et améliorer la courbure.
  • Utilisation de pompes à vide : Les pompes peuvent aider à étirer le pénis et améliorer la souplesse des tissus, parfois en complément d’autres traitements.
  • Médicaments oraux : Bien que leur efficacité soit limitée, certains médicaments peuvent être prescrits pour soulager la douleur ou améliorer la fonction érectile associée.

Traitements chirurgicaux

Lorsque la courbure est sévère, invalidante, ou qu’elle ne répond pas aux traitements conservateurs, la chirurgie peut être une option :

  • Plicature : Cette intervention consiste à réduire la longueur du côté opposé à la plaque pour redresser le pénis.
  • Greffe : Pour les déformations plus importantes, on peut retirer la plaque et combler la perte de tissu par une greffe.
  • Implant pénien : Dans certains cas, notamment lorsque la fonction érectile est également altérée, la pose d’un implant peut être envisagée.

Le choix du traitement chirurgical dépend de nombreux facteurs et doit être discuté en détail avec votre urologue, qui vous expliquera les avantages, les risques, et les attentes réalistes.

L’importance du suivi psychologique

La maladie de Lapeyronie ne se limite pas à une simple déformation physique. Le retentissement psychologique peut être majeur, avec des conséquences sur la confiance en soi, la vie de couple, et la santé mentale.

Si vous ressentez un mal-être important, une gêne à l’idée de vous montrer nu, ou même des symptômes dépressifs liés à cette maladie, il est primordial d’en parler. Votre médecin généraliste peut vous orienter vers un psychologue ou un psychiatre spécialisé, qui vous accompagnera dans la gestion du stress et des émotions associées.

Un accompagnement psychologique peut faire partie intégrante du traitement global, en complément des soins médicaux ou chirurgicaux. Il contribue à améliorer votre qualité de vie et à restaurer une sexualité épanouie.

Le rôle du dialogue avec votre urologue

Face à la maladie de Lapeyronie, il est essentiel d’instaurer un dialogue ouvert et sincère avec votre urologue. Chaque cas est unique, et c’est ensemble que vous pourrez déterminer la meilleure stratégie thérapeutique en fonction de vos attentes, de vos besoins, et de votre situation personnelle.

Ne vous fiez pas uniquement aux chiffres ou aux normes générales. Ce qui compte, c’est votre ressenti, votre confort, et la qualité de votre vie sexuelle et émotionnelle. N’hésitez pas à poser toutes vos questions, à exprimer vos craintes, et à demander des explications détaillées sur les options disponibles.

Questions à poser lors de votre consultation :

  • À quel stade est ma maladie ? Est-elle en phase active ou stable ?
  • Quels traitements me conseillez-vous et pourquoi ?
  • Quels sont les bénéfices attendus et les risques associés à chaque option ?
  • Comment le traitement peut-il améliorer ma vie sexuelle et mon bien-être psychologique ?
  • Y a-t-il des alternatives non chirurgicales à essayer avant une intervention ?
  • Comment puis-je gérer les aspects psychologiques liés à la maladie ?

Conclusion : le traitement de la maladie de Lapeyronie est avant tout une question de ressenti

En résumé, il n’existe pas de seuil précis en degrés à partir duquel on doit impérativement traiter la maladie de Lapeyronie. Le critère principal est l’impact sur votre qualité de vie, qu’il soit physique, sexuel ou psychologique.

Certains hommes peuvent vivre avec une légère courbure sans gêne majeure, tandis que d’autres, même avec une déformation modérée, peuvent éprouver un mal-être profond. C’est pourquoi chaque cas doit être évalué individuellement, en tenant compte de votre ressenti et de vos attentes.

Les options thérapeutiques sont nombreuses, allant de traitements conservateurs comme les injections de PRP ou l’utilisation de pompes, jusqu’aux interventions chirurgicales adaptées aux cas plus sévères. Par ailleurs, le soutien psychologique est un aspect crucial qui ne doit pas être négligé.

Je vous invite donc à discuter ouvertement de votre situation avec un spécialiste en urologie et andrologie, qui vous aidera à prendre la meilleure décision pour votre santé et votre bien-être.

Enfin, si vous souhaitez approfondir ces sujets, je vous encourage à consulter mes autres ressources et vidéos dédiées à la maladie de Lapeyronie, aux traitements disponibles, et à la santé sexuelle masculine. Ensemble, nous pouvons trouver des solutions adaptées pour améliorer votre qualité de vie.

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